Plus jeune, je trouvais agréable d’avoir au travail une pièce qui m’était réservée, que je pouvais investir à ma façon, et dans laquelle j’étais un peu chez moi. J’étais même assez fier le jour où j’ai pu avoir un bureau où j’étais seul.
Il y a 3 ans, j’ai décidé d’abandonner mon bureau.
Aujourd’hui, lorsque j’explique à des visiteurs que je n’ai pas de bureau, je remarque que çà surprend beaucoup. Quoi, le directeur n’a pas de bureau ? Je vois dans les yeux interrogateurs que je dois une explication. Je vous partage ici les raisons de cette innovation managériale. Il n’y a pas d’ordre dans les raisons que je donne, et elles ne s’appliqueront peut-être pas toutes à vous, mais je vous invite dans tous les cas à considérer cette option, si vous êtes en position de le faire.
Ne plus avoir à ranger son bureau: venant du monde de la recherche, mon bureau ressemblait le plus souvent à l’illustration en entête de cet article. Même si contrairement aux idées reçues, le désordre n’est pas forcément négatif et reflète plutôt la créativité de l’occupant, tout autant qu’il la favorise, l’impression donnée au visiteur n’est pas top. Problème de rangement résolu, impression laissée positive.
Parce que la plupart des papiers gardés sont inutiles: quand j’ai abandonné mon bureau, j’ai quand même dû passer 3 jours à le vider. J’ai dû consulter chaque document, pour décider s’il fallait ou non le garder. 98% est parti à la benne. Le seul fait d’avoir un bureau incite à garder des documents inutiles. Aujourd’hui, je dois décider instantanément que faire de chaque document qui me passe entre les mains. Efficacité améliorée.
Parce que les signes extérieurs du pouvoir sont inutiles: le bureau du directeur, du patron, du chef est souvent utilisé comme un signe extérieur du pouvoir. Il n’y a qu’à voir la surface, l’emplacement, la décoration des bureaux de ceux qui jouent sur ce registre. Cependant, plus il est nécessaire de montrer son pouvoir et moins on en a. L’autorité, le respect, sont des qualités qui ne se gagnent pas avec des artifices extérieurs, mais sur le terrain et dans la relation à ses équipes. Obligation de tirer son autorité du terrain.
Pour se rapprocher de son équipe: lorsqu’on n’a plus de bureau, il faut travailler avec son équipe, dans l’open space, ou en partageant un bureau. Chaque jour, on peut travailler avec qui on veut en fonction du sujet à traiter. Travailler avec ses collaborateurs permet aussi de partager différemment, de comprendre les problèmes de terrain, d’écouter les préoccupations au moment où elles interviennent, de donner un conseil ou un avis très rapidement. Meilleure connaissance du terrain, relation rapprochée avec son équipe.
Pour être plus libre, plus créatif et mieux organisé: ne plus avoir de lieu affecté pour travailler donne un grand sentiment de liberté et de légèreté. Changer chaque jour d’environnement permet d’être plus créatif, de créer des relations nouvelles: c’est ce principe qui est derrière le succès des bureaux organisés comme des espaces de coworking. Le corolaire de cette organisation est bien sûr la nécessité de numériser l’information et d’organiser son accès sur un “cloud”. Liberté , créativité et organisation améliorées.
Pour mieux occuper l’espace: mon ancien bureau est devenu une salle de réunion et d’entretien dédiée aux collaborateurs qui doivent recevoir un client, faire une téléconférence, ou une réunion entre eux. Celui-ci est beaucoup plus utilisé que par le passé, car comme beaucoup de responsables, j’étais plus souvent à l’extérieur ou en salle de réunion qu’assis à mon bureau. Rentabilité des surfaces améliorée.
Après 3 ans d’expérience sans bureau, je n’ai aucune envie de revenir à la situation antérieure. Je pense même que ce principe devrait s’appliquer à chaque salarié. Ne pas être attaché à un endroit précis, mais pouvoir choisir son poste de travail en fonction de son activité du moment, est un gain pour la plupart des fonctions dans l’entreprise. Je me souviens avoir visité en 2015 les nouveaux bureaux de Deloitte à Montréal. Ils étaient organisés sur ce nouveau principe, où plus personne n’avait de poste de travail attitré, tout niveau hiérarchique confondu. Bien entendu, l’espace avait été pensé pour cela et prévoyait des configurations très variées correspondant aux différentes situations de travail. Une étude a d’ailleurs montré que la flexibilité ainsi obtenue réduit de 63% l’absentéisme. L’avènement des espaces de coworking et la croissance rapide des sociétés comme Wework, ont depuis popularisé ce concept.
Alors, çà vous tente ?
Pour aller plus loin sur les nouvelles pratiques du bureau
Une conférence d’Aurélie Jean où elle évoque le cas de l’usage des bureaux chez les dirigeants de Bloomberg en lien avec la digitilisation de l’entreprise
La minute d’informations
Je me permets de partager ici des informations ou activités sans liens avec le thème de l’article, mais dans lesquelles je suis impliqué.
J’ai lancé cette Newsletter il y a un mois. J’ai raconté sur Médium ce lancement et les premiers résultats.
En détaillant ainsi le making-of de cette Newsletter, je souhaite aussi aider les entrepreneurs qui n’osent peut-être pas se lancer. En effet, démarrer un business, c’est aussi créer une communauté et affirmer une expertise dans un domaine. Ce travail nécessaire se construit dans la durée et il est donc essentiel de démarrer tôt. J’espère que ce post vous y encouragera et vous donnera quelques pistes.
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