#65 Soyons de bons élèves de la crise
3 attitudes pour en sortir vainqueur
En mars, Solutions&Co, l’agence de développement économique de la Région des Pays de la Loire, dont plusieurs salariés sont de fidèles lecteurs de cette Newsletter, m’a sollicité pour écrire un éditorial dans son rapport d’activités 2020.
Porter un regard sur cette année si étrange que nous avons vécue, et se tourner vers l’avenir : un défi intéressant que j’ai accepté avec plaisir.
Pour tous les abonnés d’Un pas dans l’inconnu, je reproduis ici ce texte plus court que d’habitude, écrit il y a trois mois, mais tout à fait d’actualité à l’heure où la sortie du tunnel se profile.
Bonne lecture.
Avant de commencer
La semaine dernière, je participais pour la première fois depuis plusieurs mois à un évènement professionnel qui rassemblait une centaine de personnes. C’était très agréable.
Plusieurs personnes, dont certaines que je n’avais encore jamais rencontrées sont venues vers moi pour me parler de ma Newsletter. C’était super de pouvoir rencontrer les lectrices et lecteurs et avoir ainsi leur ressenti. Merci pour vos appréciations.
Si vous n’avez pas l’occasion de me croiser, laissez vos messages et questions dans la partie commentaires des articles ou sur les réseaux sociaux. J’apprécie beaucoup vos retours, vos commentaires et je suis toujours prêt à répondre à vos questions.
Merci aussi de partager les articles avec vos connaissances et sur les réseaux sociaux. Cela permettra à plus de personnes de découvrir ce contenu que vous appréciez.
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Voilà un an, j’étais à Lille avec des partenaires d’un projet européen et nous écoutions le Président de la République déclarer la guerre à la COVID19.
Un an a passé et nous ne savons pas encore quand tout cela sera terminé. Que devons-nous retenir ? Comment devons-nous préparer l’avenir ?
Et si nous faisons confiance
Le premier jour du confinement, je publiais un article intitulé « Et si nous faisons confiance » (UPI#11). Je concluais ainsi : « A l’heure de faire un pas dans l’inconnu du télétravail total, choisissons de miser sur la confiance. Nous pourrons ainsi avoir l’esprit plus tranquille pour préparer au mieux la sortie de la crise. »
Un an après, je place toujours la confiance en tête des leçons que nous devons apprendre.
Je ne parle pas de la confiance béate en l’avenir ni de la méthode Coué qui permettraient de traverser les difficultés en feignant de les ignorer.
Non, je parle de la confiance sincère et active en ceux qui nous entourent, nos salariés, nos dirigeants, nos familles, nos amis, nos partenaires, nos fournisseurs, nos clients. La vie, l’économie, les affaires ne sont qu’une immense question de confiance. Sans confiance, pas d’échanges, pas de partages, pas de transactions, pas de projets, en un mot pas de vie.
La confiance en l’autre est agissante, car elle alimente le triptyque cœur-tête-tripes, moteur fondamental de l’action humaine :
La confiance resserre les liens et accueille les émotions. Les équipes sont plus fortes et plus sereines, le bien-être au travail augmente.
La confiance libère l’esprit qui peut donc se concentrer sur les sujets difficiles à traiter. Les problèmes se résolvent mieux.
La confiance libère la créativité de celles et ceux qui se sentent reconnus et décuple leur énergie. Les projets avancent plus vite.
La confiance en l’avenir est passive. La confiance aux autres est agissante et change l’avenir.
Agile plutôt que résilient
Il ne se passe pas un jour sans que la résilience ne soit mise en avant. J’avoue que je n’aime pas beaucoup ce terme qui me fait penser à la fable de La Fontaine « Le chêne et le roseau ».
La résilience ne suffit pas. Si le vent devient suffisamment fort, le chêne finit par tomber. Résister est utile lors du premier coup de bélier, mais il faut très vite savoir changer de registre et devenir agile.
Demain plus que jamais, l’agilité sera indispensable, et pas seulement l’agilité logistique, qui permet en quelques heures de passer d’une organisation du travail à une autre.
L’agilité de demain sera multiforme :
L’agilité technologique permet de maîtriser rapidement une nouvelle technologie et d’en tirer profit avant ses concurrents. L’entreprise de demain ne sera plus jugée sur sa compétence seulement, mais aussi sur sa capacité à passer rapidement d’une compétence à une autre.
L’agilité des offres permet de servir à chaque moment les marchés en demande. L’entreprise de demain n’est plus un acteur immuable d’un marché donné, mais un caméléon qui saisit à chaque instant les marchés en croissance. Sa raison d’être n’est plus de se consacrer à une activité mais de proposer un projet à ses parties prenantes.
L’agilité de comportement casse les silos, brise les traditions, efface les bureaucraties. L’entreprise de demain devra se réinventer à chaque instant, et s’affranchir du trop plein de règles et de procédures, pour laisser place à l’intelligence.
La résilience est passive. L’agilité esquive les difficultés et trouve les failles pour en sortir.
Tout est plat
Le télétravail a aplati le monde. Il n’y a plus de différences entre le manager et son employé, l’expert et l’homme politique à la TV, le professeur d’université et son étudiant, tout le monde est chez lui devant sa bibliothèque ou dans ses combles.
Que l’on soit à Paris ou à Dakar, à La Défense ou à la campagne, en banlieue ou dans un quartier chic, le télétravail uniformise les relations.
Derrière son site marchand, chaque artisan a découvert que sa zone de chalandise était maintenant infinie et qu’il n’avait plus l’avantage de jouer à domicile.
Cette grande remise à plat oblige à repenser beaucoup de fondamentaux qui semblaient éternels :
La hiérarchie n’est plus aussi importante et d’autres organisations doivent émerger.
Les bureaux ne sont plus des lieux de travail mais des lieux d’échanges et de créativité.
Les salariés n’habitent plus dans la même ville et cela ouvre la porte à plus de diversité.
Le salariat n’est plus la relation imposée avec un patron, mais chacun peut proposer sa compétence « as a service ».
La technologie n’est plus réservée à des experts, mais accessible à chacun en passant des heures à visionner des tutos en ligne.
Le monde d’avant était fait de castes et de privilèges et il fallait demander l’autorisation avant d’agir. Le monde de demain est beaucoup plus accessible et ouvert, et chacun peut agir sans demander la permission.
Soyons de bons élèves de la crise. Quand elle sera terminée, elle n’aura ainsi pas été vaine.
La minute d’informations
Je me permets de partager ici des informations ou activités sans liens obligatoires avec le thème de l’article, mais dans lesquelles je suis impliqué.
Laval Mayenne Technopole organise dans le cadre du projet européen AT-Virtual, un webinaire sur l’innovation ouverte. J’aurai le plaisir d’y intervenir au côté de mes confrères espagnols de CEEI Asturias, irlandais de Dublin BIC, et italiens de Lazio Innova, et de la startup autrichienne K3lab.
Is open innovation the best way to foster innovation ? (webinaire en anglais)
Jeudi 25 juin à 11h.
Vous êtes une PME, une grande entreprise, une organisation publique ou privée ? Découvrez comment l'innovation ouverte peut vous aider à accélérer vos projets d'innovation.
Les intervenants partageront leurs expériences et leurs bonnes pratiques en matière d'innovation ouverte et présenteront des exemples de réussite de mise en place de démarche d'innovation ouverte au sein d'entreprises.
Les intervenants présenteront également les facteurs clés de succès et les principaux obstacles à la mise en place de ces méthodologies d'innovation ouverte.
