Cela me rappelle une aventure de "flow" intense que je me permet de partager ici.
Il y a quelques années, j'étais sur l'île d'Alderney, pour un spectacle de danse dans lequel je remplaçais une pianiste malade. C'était dans le cadre d'un festival.
Je devais repartir en avion, mais le brouillard empêchait mon avion de décoller et tout avion d'atterrir.
Dans l'un des avions qui ne pouvaient atterrir, il y avait le pianiste du récital chant/piano du soir, le clou du festival. Son avion a du faire demi-tour.
L'organisatrice vint me trouver et me demanda si je pouvais remplacer ce pianiste. Il était 17h, le récital était à 19h30. Le chanteur était déjà là.
Le programme ? des œuvres interdites sous le IIIème Reich. Que personne ne joue jamais. Justement pour les faire découvrir.
Donc, 100% déchiffrage.
Le chanteur était ok pour que je l'accompagne, nous parcourons toutes les partitions, une seule fois. Pas le temps de travailler.
Nous n'avons même pas eu le temps de déchiffrer la pièce prévue pour le bis.
J'étais sur mon petit nuage. Heureuse de relever ce défi : un récital entièrement en déchiffrage !
Heureuse de sauver le concert.
Heureuse d'accompagner un chanteur hors pair.
Et heureuse que mon talent serve à quelque chose de grand.
Entracte : tout le monde me dit que c'était "Amazing". Je n'ai jamais entendu ce mot autant de fois.
Arrive le bis : deux pages photocopiées. Arrivée vers la fin de la seconde page, je m'aperçois que la pièce n'est pas finie... mais pas de 3ème page ! J'ai donc du inventer l'accompagnement de la dernière partie. Je pense que le chanteur à frémi quelques secondes. Tout s'est bien fini.
J'avoue que je n'ai jamais eu d'émotions plus intense.
J'étais effectivement en pilotage automatique, comme si ce n'était pas uniquement moi qui gérait les choses. Je laissais mon cerveau et mon corps faire leur job, et je regardais tout ça d'un œil éberlué. À chaque seconde, je pouvais me crasher.
Alors oui, le flow, c'est ce que tu dis : un état second, qui ne peut être présent que si on est en train de faire un truc qui sort totalement de l'ordinaire.
Merci Christian, de m'avoir rappelé ce moment de grâce.
Wouah Christine ! Génial ce témoignage ! C'est exactement çà ! la musique est après le sport le deuxième domaine pour lequel les expériences de "flow" sont le plus fréquentes !
Merci Christian.
Cela me rappelle une aventure de "flow" intense que je me permet de partager ici.
Il y a quelques années, j'étais sur l'île d'Alderney, pour un spectacle de danse dans lequel je remplaçais une pianiste malade. C'était dans le cadre d'un festival.
Je devais repartir en avion, mais le brouillard empêchait mon avion de décoller et tout avion d'atterrir.
Dans l'un des avions qui ne pouvaient atterrir, il y avait le pianiste du récital chant/piano du soir, le clou du festival. Son avion a du faire demi-tour.
L'organisatrice vint me trouver et me demanda si je pouvais remplacer ce pianiste. Il était 17h, le récital était à 19h30. Le chanteur était déjà là.
Le programme ? des œuvres interdites sous le IIIème Reich. Que personne ne joue jamais. Justement pour les faire découvrir.
Donc, 100% déchiffrage.
Le chanteur était ok pour que je l'accompagne, nous parcourons toutes les partitions, une seule fois. Pas le temps de travailler.
Nous n'avons même pas eu le temps de déchiffrer la pièce prévue pour le bis.
J'étais sur mon petit nuage. Heureuse de relever ce défi : un récital entièrement en déchiffrage !
Heureuse de sauver le concert.
Heureuse d'accompagner un chanteur hors pair.
Et heureuse que mon talent serve à quelque chose de grand.
Entracte : tout le monde me dit que c'était "Amazing". Je n'ai jamais entendu ce mot autant de fois.
Arrive le bis : deux pages photocopiées. Arrivée vers la fin de la seconde page, je m'aperçois que la pièce n'est pas finie... mais pas de 3ème page ! J'ai donc du inventer l'accompagnement de la dernière partie. Je pense que le chanteur à frémi quelques secondes. Tout s'est bien fini.
J'avoue que je n'ai jamais eu d'émotions plus intense.
J'étais effectivement en pilotage automatique, comme si ce n'était pas uniquement moi qui gérait les choses. Je laissais mon cerveau et mon corps faire leur job, et je regardais tout ça d'un œil éberlué. À chaque seconde, je pouvais me crasher.
Alors oui, le flow, c'est ce que tu dis : un état second, qui ne peut être présent que si on est en train de faire un truc qui sort totalement de l'ordinaire.
Merci Christian, de m'avoir rappelé ce moment de grâce.
Wouah Christine ! Génial ce témoignage ! C'est exactement çà ! la musique est après le sport le deuxième domaine pour lequel les expériences de "flow" sont le plus fréquentes !