En février 2022, Sam Bankman-Fried alors répertorié par Forbes comme le 68ème homme le plus riche du monde, déclare au Sénat américain son intention de faire don de la quasi-totalité de sa fortune à différentes causes1.
Le 26 septembre 2022, dans une interview de Louis Thibault, Oussama Ammar épingle Sam Bankman-Fried en lui reprochant de faire du “vertue signalling”, autrement dit un étalage ostentatoire de vertu. Cela lui paraît suspect et dans une parole quasi prophétique, il nous invite à observer ce qui va se passer.
Le 11 novembre 2022, FTX la société de Sam Bankman-Fried se déclare en faillite suite à des malversations colossales de son fondateur. Les enquêtes sont en cours pour y voir plus clair, mais il est certain que les clients ont perdu des milliards de dollars.
Cette histoire qui a secoué très fortement le monde de la cryptomonnaie m’a interpellé et m’amène à vous proposer cet article sur le don. Que signifie donner ? Quelle est la valeur du don ? Le don a-t-il sa place en entreprise ? Quel est l’impact du don dans la vie ?
Avant de commencer
Lentement mais surement, nous nous rapprochons du centième numéro de cette Newsletter et du millième abonné.
Pour que ces deux chiffres ronds coïncident lors du prochain envoi le 20 décembre, je vous laisse un petit défi : inviter au moins une personne de votre entourage à s’abonner à Un pas dans l’inconnu, par email, sur vos réseaux sociaux, en parlant directement avec vos collègues.
Je vous remercie d’avance de cette action qui m’aidera à faire connaître ce travail à plus de personnes.
Vu le sujet de cet article, je compte sur vous pour partager généreusement ce qui vous est offert gratuitement depuis 3 ans !
La valeur du don
J’ai déjà rencontré des personnes qui voulaient entreprendre pour devenir riches avec le but de pouvoir donner leur fortune. C’est ce que voulait faire Sam Bankman-Fried. C’est louable mais en même temps, il y a quelque chose qui me gêne.
Cette attitude pourrait laisser penser que c’est le montant qui fait la valeur du don, que seuls les riches peuvent être généreux et avoir un impact. Certes, on ne pourra pas construire un hôpital dans un pays pauvre avec un salaire de smicard, mais pour autant, faut-il être milliardaire pour donner et impacter la vie des autres et la sienne ?
Pour moi, la valeur du don est ailleurs que dans son montant. La valeur du don est dans le partage. Touché par le besoin de l’autre, je partage avec lui ce que je possède, même si je possède peu. Le don commence par une émotion suscitée par la conscience du besoin qui se traduit par un élan de générosité. La joie qui en résulte pour celui qui donne provient de la communion plus forte créée par l’empathie qui précède le don.
Recevoir le don quelque soit sa valeur
Quand j’avais 6 ans, l’institutrice nous avait interrogés la semaine suivant les vacances de Noël, pour savoir quels avaient été nos cadeaux de Noël. J’avais spontanément répondu : “un vélo et un crayon”. Cela avait tellement amusé l’institutrice qu’elle avait partagé cette histoire avec ma mère qui me l’a ensuite souvent racontée. Et c’est pour cela que je m’en souviens.
Indépendamment de leurs valeurs et inconscient de celles-ci, je mettais ces deux cadeaux sur le même plan. Ils me faisaient également plaisir et j’étais également reconnaissant.
Savoir accepter un cadeau pour ce qu’il est, indépendamment de sa valeur absolue est une des clés du bonheur. On entend des gens se plaindre après avoir reçu la prime énergie ou la prime carburant, en arguant du fait que son montant est trop faible. Indépendamment de leur condition financière qui est certainement difficile, ces gens ne pourront jamais être heureux.
Être reconnaissant pour un cadeau quelque soit sa valeur, le prendre comme une grâce, et vivre la gratitude sincère qu’il demande, est aussi important pour le bien-être mental que le cadeau en lui-même.
La théorie du don
Je dois avouer qu’en me lançant dans l’écriture de cet article, je ne connaissais pas l’existence de la “théorie du don”. La beauté de s’astreindre à l’exercice difficile de l’écriture d’une newsletter, c’est d’apprendre autant que de donner.
La théorie du don est issue des travaux de l’anthropologue français Marcel Mauss et son fameux Essai sur le don dans lequel il étudie le lien social dans les sociétés primitives. Il en déduit un fonctionnement fondé sur le principe “donner, recevoir, rendre” qui scelle le pacte social de ces sociétés.
L’entreprise est un microcosme social dans lequel on pourrait penser que la logique du don est absente. Après tout, les relations en entreprise sont régies par des contrats, que ce soit les contrats de travail ou les contrats commerciaux avec les clients et les fournisseurs. Le but de l’entreprise est de générer du profit pour survivre et rémunérer ses actionnaires.
Pourtant, plusieurs sociologues comme Norbert Alter, Alain Caillé ou Jacques Godbout ont repris et développé les thèses de Mauss pour les appliquer au fonctionnement des entreprises. En ajoutant au triptyque de Mauss, “donner, recevoir, rendre”, l’acte de demander, Alain Caillé a ouvert la voie à de nouveaux concepts managériaux.
Dans l’introduction de son livre “La révolution du don”, avec son co-auteur Jean-Edouard Grésy, il résume ainsi l’impact du don dans le fonctionnement des entreprises.
“En raccourci, [le principe de Mauss] peut se formuler ainsi : “Sans don, il n’est pas d’efficience possible”. Il rappelle ce que nous dit La Fontaine dans la fable de La poule aux œufs d’or : “On perd tout en voulant tout gagner”. Pourquoi est-ce vrai non seulement dans la vie courante, mais aussi dans celle des organisations ?
La raison est que les organisations qui fonctionnent bien (entreprises, grandes ou petites, associations, administrations, équipes sportives, etc…) sont celles qui savent respecter la logique et la dynamique des quatre temps du don et contre-don : demander-donner-recevoir-rendre, alors que celles qui dysfonctionnent, basculent dans le cycle opposé du ignorer-prendre-refuser-garder. Le bon manager, le bon leader, le bon entraineur, le bon dirigeant, le bon animateur, etc…, comme on voudra, sait reconnaître dans le cycle du don et dans ceux qui s’y adonnent la véritable source de l’efficience. Celle qui réengendre jour après jour le cercle suffisamment vertueux de la coopération et du travail pris à cœur. Le mauvais manager, en quête d’une efficacité ou d’une rentabilité qu’il espère toujours plus grande, finit par tuer la poule aux œufs d’or et enferme tout le monde dans le cercle vicieux du chacun pour soi et du découragement.”
A l'heure du “quiet quitting”2, les managers vont devoir se retrousser les manches pour éviter de sombrer dans le cercle vicieux décrit par Alain Caillé. En effet les adeptes de ce phénomène montant insistent sur le côté contractuel de leur relation à l’entreprise et rejettent toute idée d’engagement “gratuit” qui dépasserait le cadre de ce contrat.
Dans les paragraphes suivants, j’ouvre quelques perspectives pour aider les managers à faire vivre au quotidien le don dans ses formes les plus diverses.
La sensibilité aux émotions, préalable du don
Pendant longtemps, les émotions n’avaient pas de place dans l’entreprise et leurs manifestations étaient plutôt jugées négativement. Les travaux les plus récents les réhabilitent pour remodeler la pratique du management.
En étant à l’écoute des émotions de ses collaborateurs, l’entrepreneur ou le manager peut anticiper, détecter des signaux faibles positifs ou négatifs. En réagissant de façon appropriée, le manager peut alors orienter positivement le devenir de son collaborateur.
L’écoute, l’observation, l’attention aux détails, l’empathie aux émotions dissimulées, nécessitent une mise au diapason de ses propres émotions. Etre disponible aux émotions d’autrui demande la maîtrise active de ses propres émotions. La colère, la mauvaise humeur, l’impatience, la jalousie, la frustration sont des comportements émotionnels qui s’ils ne sont pas rapidement contrôlés mobilisent toutes les ressources émotives et empêchent d’en consacrer suffisamment à l’autre.
Maîtriser ses propres émotions négatives, développer la sensibilité aux émotions d’autrui, et manifester un désir d’empathie sont trois étapes préalables au don. Celui-ci se manifeste alors par une parole d’encouragement, une écoute active bienveillante, un coup de main salutaire ou de façon plus radicale par des changements profonds dans les missions du collaborateur par exemple.
La veille d’un gros évènement que nous organisions, la jeune collaboratrice en charge de sa préparation depuis des mois, m’appelle à mi-journée pour m’expliquer que le montage n’avance pas comme prévu et que la collaboration sur place n’est pas des plus efficaces. Il faut pourtant tout terminer avant le soir pour que les centaines de personnes attendues le lendemain puissent vivre l’évènement dans les meilleures conditions. Au lieu de céder moi-même à la panique ou à la colère, je me rends sur place afin de prendre la mesure de la situation, mais surtout afin de faire tomber la pression et de gérer les émotions de l’équipe.
Comme toujours à la veille de grands évènements, j’avais fait en sorte d’être disponible pour parer à toute éventualité. Je mobilise alors deux autres personnes en renfort, et nous nous mettons au service de la collaboratrice en charge de l’évènement. J’aurais bien pu reprendre les choses en main et piloter la fin de l’installation pour assurer le résultat. Cela aurait été un terrible camouflet pour celle qui était en charge. Conscient de la nécessité de préserver ses émotions et de lui permettre de grandir, je l’ai laissée dans son rôle en lui donnant l’aide supplémentaire qui a permis de compenser la mauvaise planification des tâches. L’évènement fut un immense succès et je le crois une belle expérience pour la jeune collaboratrice.
Le don de son temps
Le temps est sans aucun doute l’un des ingrédients les plus précieux et les plus rares des entrepreneurs et des managers. Le temps contrairement à l’argent est une ressource finie, qui se consomme inexorablement à un rythme constant.
Le don de son temps est l’un des plus grands défis du manager moderne. C’est aussi un puissant vecteur de développement, d’engagement et de motivation.
Le manager qui se croit efficace en optimisant la gestion de son temps, enfermé dans son bureau et en lien avec son équipe que lorsqu’il le décide, passe pourtant à côté de l’essentiel.
Le manager est avant tout au service de son équipe. La disponibilité manifestée par une porte ouverte est essentielle à la fluidité des échanges. Répondre à une question, écouter un malaise voire un mal-être, donner un conseil, formuler un avis, sont autant de dons précieux pour les collaborateurs qui se sentent écoutés, soutenus et aidés. Cet investissement qui peut être substanciel est très largement compensé par l’efficacité augmentée de l’équipe. Individuellement, le manager aura l’impression de moins accomplir, mais collectivement l’efficience sera très nettement bonifiée. Après tout, ce qui est attendu du manager ou de l’entrepreneur est le résultat collectif du travail de son équipe et non une performance individuelle qui résulterait de l’usage comptable de son temps.
Donner de son temps est une marque significative de l’importance donnée aux autres. Donner de son temps permet d’aligner ses actes sur ses paroles, et de prouver par l’action l’intérêt porté au développement des collaborateurs. Donner de son temps est un investissement de long terme à forte rentabilité.
Donner de son temps aux collaborateurs, mais pas seulement. L’entrepreneur est aussi appelé à donner de son temps aux clients, aux partenaires, à son réseau, et plus largement à celles et ceux qui peuvent le solliciter pour un conseil (étudiants, jeunes entrepreneurs, demandeurs d’emplois).
Réserver dans son emploi du temps, une fraction de son temps pour la gratuité revient à créer une fenêtre ouverte sur le champ des possibles, un temps où l’improbable devient réalité. Vouloir tout prévoir, tout cadrer, tout maîtriser est profondément antinomique de la posture même de l’entrepreneur dont la force principale est d’assembler les opportunités pour construire une histoire cohérente.
Donner du temps à l’autre est une façon de rendre ce que l’on a reçu, de planter des graines qui feront les récoltes de demain.
Je vois trop d’entrepreneurs qui se réfugient derrière l’argument suprême du manque de temps pour refuser toute forme d’ouverture sur un possible qu’ils n’ont pas imaginé ex-ante. Le besoin de savoir par avance ce que produira le temps que je consacre à quelqu’un d’autre, tue toutes chances d’ouvrir des chemins imprévus.
Pour autant, donner du temps demande d’apprendre à construire des projets enrichissants à partir éléments imprévus issus de la rencontre, pour faire ainsi fructifier l’investissement fait.
Quelques mois avant de devenir directeur, j’avais consacré du temps à un consultant qui se lançait sans aucune idée de ce que cela pouvait m’apporter. Une fois en position de prendre en charge l’équipe, je me suis souvenu de cet entretien et j’ai rappelé cette personne. Pendant des années, nous avons travaillé ensemble et je peux dire que son apport a été une composante essentielle de mon apprentissage en tant que manager.
La construction d’un réseau fort (voir UPI#94) passe immanquablement pour le don de son temps. Inversement, l’absence de don affaiblit le réseau relationnel, comme l’écrit Alain Caillé qui décrypte la contribution du don à la dynamique de réseau :
“Tant que ces dons et contredons circulent, la relation est vivante. Tant que nous sommes en dette, nous sommes en lien car nous devrons nous revoir pour nous rendre. A contrario, il suffit de solder nos comptes, de ne rien se devoir, d'être quittes pour mettre fin à une relation. Quand ces échanges s'accélèrent et s'intensifient, il devient inutile voire impossible de savoir qui est débiteur ou créditeur.- D'où l'expression, "quand on s'aime, on ne compte pas".”
Et pour toutes celles et ceux qui pensent n’avoir pas le temps de donner du temps, vous pouvez relire UPI#12.
Le don de son sourire
Le don le plus simple, le moins cher et pourtant l’un des plus puissants est le don du sourire.
Il est des personnes qui ne savent (ou ne peuvent) offrir qu’un visage fermé quelles que soient les circonstances. Quand je les croise, ces personnes m’interpellent : quelles épreuves ont-elles vécues pour être à ce point hermétiques ?
Le sourire est en effet le premier signe d’un accueil. Par le sourire, j’introduis l’autre dans la relation, je lui offre l’instant, je lui donne un réconfort qui peut changer sa journée.
Il y aurait tellement de choses à dire sur ce sujet qu’il faudrait y consacrer un article entier, ce que je ferai sans doute un jour. En attendant, je vous conseille la lecture de l’article de la bloggeuse Mylène Muller. Elle détaille les 7 effets extrêmement positifs du défi qu’elle s’est imposé de sourire sans raison pendant une semaine. A la lecture de cet article, on se dit qu’on aurait tord de s’en priver. Je suis certain en plus que celles et ceux qui l’ont rencontrée auraient aussi beaucoup de choses très positives à dire.
Je vous offre donc ce défi pour la semaine qui vient : sourire sans raison. Vous m’en direz des nouvelles.
Le don nécessite l’équilibre
Bien sûr, le don ne signifie pas le dépouillement. Contrairement à ceux que l’on pourrait penser, le don n’est pas sacrificiel. Certaines personnes tombent dans le travers de tout sacrifier aux autres. Leur estime d’eux-mêmes ne passe que par ce sacrifice intégral qui finit par les détruire et les rend incapables d’être heureux. Ils n’ont alors plus rien à donner.
Donner est un équilibre. Personne ne peut vivre durablement s’il ne maintient pas la circulation des énergies positives : pour donner, il faut recevoir. On ne peut donner que ce que l’on possède et à l’inverse on ne peut recevoir que si l’on ne garde pas tout pour soi. Le don est un flux et non un stock !
Les personnes sacrificielles donnent en refusant de recevoir. Elles se consument de l’intérieur tout en se voyant comme immensément saintes.
Pourtant recevoir avec sincérité et bonheur enrichit non seulement celui qui reçoit mais aussi celui qui donne. Cet effet miroir qui s’amplifie à l’infini, démultiplie la force du don et crée un lien puissant entre le donneur et le receveur.
Verbalisez votre gratitude, exprimez les émotions que suscitent un don reçu, vous ferez ainsi en retour un cadeau gratifiant pour votre interlocuteur.
Jette ton pain
Dans UPI#52, j’avais déjà cité cette parole de l’Ecclésiaste “Jette ton pain à la surface des eaux, car avec le temps tu le retrouveras”. Cette expression imagée de la sagesse antique, nous invite à donner sans attendre de retour immédiat. C’est avec le temps que le don prendra toute sa valeur.
Elle nous dit aussi que le don n’est pas un aller-retour entre deux personnes, mais un circuit. Ce que l’on donne d’un côté alimente la communauté et le retour se fait par d’autres personnes. Cette vision du principe de Mauss “donner-recevoir-rendre” appliquée à l’entreprise et son écosystème est particulièrement riche.
Donner d’un côté permet de recevoir de l’autre, car en construisant votre réputation de personne ou d’entreprise généreuse, vous séduirez d’autres personnes ou entreprises généreuses, suivant le vieil adage “que se ressemble, s’assemble”.
Comme le souligne Alain Caillé, “le don est un pari de la confiance préalable à l’instauration de la confiance réciproque”. Cela conduit finalement à “cet état dans lequel chacun a le sentiment de recevoir plus qu’il ne donne, et où c’est d’ailleurs effectivement le cas puisqu’en état de confiance mutuelle, les rendements sont plus que proportionnels et tout le monde se retrouve gagnant.”
Donner c’est Se donner
Lorsque le don devient une seconde nature, lorsqu’il régit la substance de nos interactions, il prend une signification plus profonde et plus existentielle.
C’est ce que résume très bien Jacques Godbout : “Donner, ce n’est pas d’abord donner quelque chose, c’est SE donner dans ce que l’on donne […] Le don cérémoniel est une procédure de reconnaissance publique entre partenaires”.
En donnant sincèrement, on laisse à l’autre une partie de soi-même ce qui crée un lien puissant et bienfaisant. Mère Theresa formule cette réalité de façon absolue mais au fond tellement vraie:
“Ce qui compte ce n'est pas ce que l'on donne, mais l'amour avec lequel on donne.”
Pour aller plus loin
Conférence TEDx : The magic power of giving : Lynne Dale
Donner, Recevoir, Rendre : La Formule Magique Pour Retrouver Un Juste Rapport Aux Autres Et Au Monde, Lionel Meneghin, Forbes
La minute d’informations
Je me permets de partager ici des informations ou activités sans liens obligatoires avec le thème de l’article, mais dans lesquelles je suis impliqué.
Alors que Noël approche, je fais à nouveau la promotion du livre “Innover et Réussir: les chemins de la création”, mêlant Arts et Innovations. Ce livre enrichi par des interviews vidéo des artistes et innovateurs permet de mieux comprendre leurs processus créatifs finalement très proches.
Vous pouvez acheter ce livre ici. En vous remerciant d’avance et en vous souhaitant une belle lecture.
Bankman-Fried : le multimilliardaire promet de faire don de sa fortune, Gaël Bakrou, La Nouvelle Tribune, 13/02/2022
Quiet quitting ou démission silencieuse : quelle est cette nouvelle tendance ?, Dalale Belhout, Digital Recruiters, 19/09/2022