Il y a deux semaines, je publiais un post sur Linkedin à propos d’un recrutement que j’étais en train de finaliser. Je concluais ainsi : “Le recrutement et le management sont assurément les deux leviers les plus importants de la performance des entreprises !”
Un ami, fidèle lecteur de cette newsletter me faisait cette suggestion : “Stop à l'expression "performance" des entreprises parce que ça dit la compétition et la compète c'est l'antithèse de la coopération (futur) des relations H”.
Ce n’est pas ma conception de la performance. Mon explication rapide faite en commentaire sur Linkedin mérite un développement plus élaboré que je vous livre ici.
Étymologiquement, la performance désigne pour un cheval la manière de réaliser sa course sur la piste de l’hippodrome.
Le mot performance est dérivé de l’anglais “to perform” qui signifie exécuter ou réaliser une tâche.
Par extension, le mot est ensuite utilisé pour décrire les résultats d’un athlète. Il s’étend enfin aux objets pour exprimer les nombres qui mesurent les paramètres de fonctionnement d’un appareil.
Performer, c’est avant tout exécuter une tâche de la meilleure façon possible.
La première définition d’une organisation performante est donc celle qui produit efficacement quelque chose. Cela paraît évident qu’une organisation soit là pour produire, et pourtant à y regarder de près, nombre d’organisations produisent très peu. L’organisation du travail, les process, les relations entre les personnes, leurs compétences sont tels que l’efficacité est très faible. Les salariés viennent au travail, s’occupent, mais les résultats sont pauvres, sans aucune réelle valeur ajoutée, ou alors très faibles au regard du nombre de personnes et des moyens mis en œuvre.
Il ne va pas de soi de produire efficacement, et c’est donc la première exigence d’une entreprise qui se veut performante.
L’athlétisme est un sport chiffré. Toute performance est ramenée à un chiffre. J’aime cette simplicité. C’est le premier sport que j’ai pratiqué en compétition, et même si je n’étais pas particulièrement doué, j’aimais ce défi qui consiste à se mesurer à soi-même au travers des chiffres. En compétition, on est aligné contre des adversaires mais en réalité tout athlète se bat toujours contre lui-même. Au micro des interviewers, les athlètes même après une défaite cinglante ne sont pas déçus s’ils ont battu leur record.
En entreprise, il doit en être de même. Avant même de s’intéresser à la concurrence, il est essentiel de se comparer à sa propre performance. Cela signifie bien sûr qu’il faut mesurer la performance, bien choisir les fameux KPI (Key Parameters Indicators), et s’attacher collectivement à les faire progresser. (UPI#32)
Tous les dirigeants rêvent de conduire leur entreprise à un état de performance optimum pour ensuite se contenter de maintenir cette situation. Ce rêve est une illusion. Il n’existe pas de situation où le système mis en place assure la performance quelles que soient les circonstances internes ou externes.
L’avènement d’une crise géopolitique, l’apparition d’une nouvelle technologie, le départ d’un salarié clé, la pénurie d’une matière première essentielle, et mille autres causes viennent immanquablement perturber une machine bien huilée.
La performance n’est pas un état stationnaire qu’il faut atteindre, mais une dynamique qu’il faut maintenir. Rechercher la performance est une réaction de tous les jours en fonction de ce qui se passe dans et hors de l’entreprise. Le dirigeant d’une entreprise performante agit au quotidien en prévision de lendemains changeants.
Mais quels sont donc les ingrédients d’une entreprise performante ?
Je ne m’attarderai pas sur le fait évident que pour être performant, il faut des outils adaptés. Aucun salarié aussi malin, intelligent et travailleur qu’il soit ne pourra effectuer un travail performant avec une machine hors d’âge ou un logiciel dépassé.
A l’inverse, il est aussi parfaitement exact qu’une machine ultra-moderne ne transforme pas automatiquement une entreprise peu efficace en entreprise ultra performante.
De même un process millimétré contribue surement à améliorer la performance, mais ne suffit pas à la garantir. Je constate souvent que des entreprises à faible marge s’épuisent à traquer les moindres économies à chaque étape du process, alors que bien souvent des gains bien plus significatifs pourraient être réalisés en travaillant sur le management de l’entreprise.
En effet la performance d’une entreprise quel que soit son secteur dépend en premier de ses salariés et de ses dirigeants.
Voici pour un dirigeant la chaîne à mettre en place pour créer les conditions d’une entreprise performante. Pour chacun des maillons, je fais référence à un article passé d’Un pas dans l’inconnu” qui détaille celui-ci.
Poser une vision puissante. C’est la vision qui commande les actions, c’est la vision qui attire les meilleurs salariés, c’est la vision qu’achètent les clients. (UPI#10)
Expliciter clairement la mission de l’entreprise. Chacun saura ainsi à tout moment quoi faire. Tout ce qui ne rentre pas dans la mission pourra ainsi être éliminé ce qui contribuera à la performance en concentrant les moyens sur l’essentiel. (UPI#16)
Poser l’ambition. En fixant des objectifs, en explicitant clairement où il veut aller, le dirigeant permet à chaque collaborateur de se mettre en ordre de marche et d’adapter les méthodes et l’attitude à l’ambition. (UPI#20)
Donner du sens. Un des éléments essentiels de motivation au travail est le sens. L’absence de sens est en tous cas un facteur assuré de démotivation et donc de non-performance. Les trois points précédents participent au sens, mais celui-ci doit être constamment réactivé en communiquant avec chacune et chacun autant de fois qu’il faut. (UPI#85)
Savoir recruter. Le recrutement est l’investissement le plus déterminant d’une entreprise. Être performant c’est savoir détecter les talents et parier sur les potentiels plutôt que de toujours chercher la sécurité en n’embauchant que des gens qui ont fait leurs preuves ailleurs. (UPI#28)
Mettre chaque salarié à la bonne place. Tous les salariés ont un point fort, un talent singulier et un goût pour certaines tâches. Ce week-end, une de mes anciennes employées écrivait en parlant des années passées chez nous : “Je comprends des années après que j'avais la place parfaite pour déployer mes ailes avec un environnement positif.” Savoir détecter le potentiel de chacun et l’aligner avec le besoin de l’entreprise est la meilleure façon pour l’entreprise de réussir tout en permettant aux salariés de grandir et de s’épanouir. (UPI#95)
Prendre des risques. L’entrepreneur performant cherche à maîtriser au maximum les risques qui lui sont imposés, à les anticiper pour réagir au mieux. Paradoxalement, pour réussir, il doit prendre des risques en lien avec ses projets, en particulier lorsqu’il adopte une démarche d’innovation. Il doit aussi encourager la prise de risque de ses salariés. (UPI#75)
Cultiver la confiance. La prise de risque pour conduire à un résultat positif exige de la confiance. La confiance rend les salariés autonomes et être autonome non seulement motive, mais oblige à progresser et devenir meilleur, ce qui conduit in fine à la performance. (UPI#11)
Créer et entretenir une culture solide. Les points précédents mis ensemble constituent la culture d’entreprise. En communiquant sur la culture, en la transmettant aux nouvelles recrues, en la valorisant, une entreprise renforce sa cohésion et multiplie ses chances de réussir. (UPI#38)
La performance est bien plus qu’une volonté d’écraser la concurrence. La performance est une exigence pour son entreprise qui passe par la construction méticuleuse d’une culture solide et incarnée. Celle-ci s’appuie sur une succession cohérente de paroles et d’actions. Elle exige de la persévérance de la part des dirigeants pour l’inscrire dans le temps long.
Au delà de la simple performance, il sera alors possible d’atteindre régulièrement l’état de flow qui est la manifestation tangible d’une organisation opérant au plus haut degré d’efficacité. (UPI#107)
Comprise ainsi, la recherche de la performance élève la compétitivité de l’entreprise sans se soucier de la concurrence. Poursuivie sur un temps suffisamment long, cette quête de la performance conduit naturellement aux plus hauts sommets sans pour autant être passé par la case destructrice de la haine de la concurrence.
La minute d’informations
Je me permets de partager ici des informations ou activités sans liens obligatoires avec le thème de l’article, mais dans lesquelles je suis impliqué.
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C'est marrant, c'est globalement tout ce que dit Matt Pokora, le chanteur, dans son podcast avec David Laroche. Mat se définit comme un "performer" sur scène. Il dit toujours que quand quelqu'un met +70 € dans un billet pour le voir en concert, il faut lui en donner pour son argent. D'où l'idée de la performance. Et quelles sont les exigences d'un performer ? Etre clair avec son équipe sur ce qu'on veut donner comme spectacle, savoir recruter les bons danseurs pour ce spectacle-là, prendre des risques, se réinventer, toujours donner quelque chose de nouveau. Créer une culture solide, il le dit aussi, pas de cette façon-là, mais c'est ce qu'il dit. Et aussi, être l'exemple pour la team. Un de ses spectacles commençait à baisser en qualité, ses managers ont posé des questions sur les danseurs : est-ce qu'ils sont toujours en forme ? Matt a répondu : c'est ma faute, je ne suis pas dans le mood, je ne donne pas le bon exemple. Il s'est remis en question, et le spectacle a regagné en qualité, donc en ventes
Connaissez-vous Olivier Hamant qui vulgarise le terme de robustesse depuis quelques années, et qui se veut être à l'opposé de la performance ?
Il a fait énormément de prises de parole qui sont accessibles sur internet, mais celle-ci est un bon début : https://www.youtube.com/watch?v=KeUULQZm3Kc
C'est une approche que je trouve très intéressante et qui mériterait d'être explorée en entreprise, je suis curieux d'avoir votre point de vue là dessus.